Les travailleurs suisses sont à la traîne au niveau de l’acquisition de compétences numériques et attendent des employeurs qu’ils se chargent de leur fournir des possibilités de formation

Zurich, le 25 octobre 2018 – Pour marquer la Journée du digital en Suisse, le Groupe Adecco Suisse et le Boston Consulting Group (BCG) publient leurs conclusions préliminaires sur leur étude concernant les qualifications futures à l’échelle mondiale. Elle se penche sur les compétences dont les travailleurs actuels et futurs auront besoin d’acquérir pour réussir dans le monde du travail.

Les résultats suisses de l’étude mondiale montrent que :

 

  • 69 % souhaitent que leur employeur se charge de développer des offres de formation
  • Seulement 19 % des travailleurs ont acquis depuis peu des compétences numériques, mais 48 % ont acquis des compétences techniques ou professionnelles
  • 61% des travailleurs s’estiment eux-mêmes responsables de l’acquisition de nouvelles qualifications.

Les résultats mettent le doigt sur la pénurie actuelle de main-d’œuvre et soulignent l’importance de se perfectionner et de se recycler en permanence grâce à l’intervention de personnes, mais avec le soutien d’entreprises, d’employés et du gouvernement.

L’étude est axée en particulier sur les cols blancs dans deux secteurs (finances/assurances et biens de consommation/commerce de détail) dans neuf pays (Chine, France, Inde, Italie, Japon, Singapour, Suisse, RU et USA). Les résultats suisses sont publiés aujourd’hui, ceux au niveau mondial le seront à la mi-novembre.

Si l’on se penche de plus près sur la Suisse, le soutien dont les travailleurs suisses bénéficient de leurs employeurs porte sur la définition de leurs besoins de recyclage (52 % estiment leurs lacunes grâce à une évaluation des performances effectuée par l’entreprise, contre 44 % à l’échelle mondiale) et ils sont donc moins proactifs en matière de développement autonome que dans d’autres pays (24 % des employés suisses évaluent leurs lacunes en faisant eux-mêmes leurs recherches, contre 38 % à l’échelle mondiale). Même lorsque les travailleurs suisses se sentent responsables de l’acquisition de nouvelles qualifications, ils comptent toujours que leur employeur développera des possibilités de formation pour eux (69% aimeraient que leur employeur développe des possibilités de formation, contre 59 % à l’échelle mondiale). Et curieusement, ils souhaitent que des organismes de formation spécialisés dirigent les stages plutôt que leur employeur (49 % souhaitent que des professionnels du recyclage dirigent les stages, contre 37 % à l’échelle mondiale).

Les résultats montrent également que les travailleurs suisses semblent être légèrement à la traîne en ce qui concerne l’acquisition de compétences numériques (p. ex. intelligence artificielle, apprentissage machine, analyse de données, exploration de données, pensée design, conception numérique, marketing numérique, programmation) et davantage axés sur des compétences professionnelles et techniques (p. ex. comptabilité, marketing, finances, ressources humaines, analyses, informatique). Dix-neuf pour cent des répondants ont acquis des compétences numériques, contre 39 % à l’échelle mondiale, et 48 % ont acquis des compétences techniques ou professionnelles, contre 30% à l’échelle mondiale. Nicole Burth, CEO du Groupe Adecco Suisse a une explication à ce phénomène : « La pénurie de main d’œuvre actuelle est en grande partie due à une inadéquation des compétences disponibles et de celles qui sont demandées par les employeurs. Les entreprises suisses, les employés et le gouvernement doivent soutenir et accélérer la formation continue et le recyclage. Dans les années à venir, il y aura moins de jeunes sur le marché du travail suisse et la génération des baby-boomers partira à la retraite. Par conséquent, nous devons mieux exploiter les nouveaux outils pour améliorer notre efficacité. »

Nicole Burth, CEO du Groupe Adecco Suisse a une explication à ce phénomène : « La pénurie de main d’œuvre actuelle est en grande partie due à une inadéquation des compétences disponibles et de celles qui sont demandées par les employeurs. Les entreprises suisses, les employés et le gouvernement doivent soutenir et accélérer la formation continue et le recyclage. Dans les années à venir, il y aura moins de jeunes sur le marché du travail suisse et la génération des baby-boomers partira à la retraite. Par conséquent, nous devons mieux exploiter les nouveaux outils pour améliorer notre efficacité. »

Comme Daniel Kessler, partenaire et Directeur général du Boston Consulting Group, et directeur du cabinet suisse, le dit : « La manière d’adapter les entreprises aux changements à venir est au cœur des discussions que nous menons actuellement avec presque tous nos clients. Nous constatons que souvent les dirigeants s’inquiètent de la détermination de leurs employés à changer et à acquérir de nouvelles compétences. Une chose est très positive : les travailleurs se sentent fortement responsables de leur propre développement et c’est un signal très clair qu’ils envoient à l’adresse de leurs dirigeants pour qu’ils les soutiennent. ».

À propos de l’étude

L’étude mondiale, dont la parution est attendue à la mi-novembre, examine ce que l’avenir réserve aux travailleurs en matière d’acquisition de compétences. En particulier, les travailleurs devront-ils s’en remettre à eux-mêmes pour cerner et acquérir les aptitudes dont ils ont besoins ? Les entreprises leur fourniront-elles les compétences recherchées ? Ou bien les établissements publics sont-ils résolus à développer une structure de soutien pour aider les travailleurs et les sociétés à traverser un avenir incertain ?

L’étude entend échanger des observations sur les perspectives des compétences et de la formation continue des travailleurs, sur l’état d’esprit de l’entreprise par rapport à la préparation de ses employés en vue de l’avenir et sur le rôle que les établissements publics jouent pour accélérer l’acquisition de nouvelles compétences. Elle entend aussi faire connaître les bonnes pratiques rencontrées durant la recherche ainsi que des idées sur la manière de combler les déficits de compétences.

L’étude se concentre sur deux secteurs qui ont subi des changements substantiels ces dernières années : les biens de consommation/le commerce de détail ainsi que les assurances/banques. Les fonctionnaires ont été sélectionnés, car ce groupe avait tendance à être délaissé lors des recherches antérieures. L’étude s’intéresse à neuf pays : la Chine, la France, l’Inde, l’Italie, le Japon, Singapour, la Suisse, le RU et les USA.